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5.3. Pôles de compétitivité: un label pour l’innovation

Synonymes de moyens financiers supplémentaires et de rayonnement international, une vingtaine de pôles de compétitivité vont être créés en France au printemps 2005. Ces regroupements géographiques d’industries et de centres de recherche français et étrangers seront triés sur le volet par le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (Ciadt).

L’objectif de la démarche est double: renforcer le potentiel industriel français et contribuer à l’émergence de nouvelles activités mondialement reconnues. Ces pôles, concentrations d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes de formation, sont destinés à devenir les vitrines de la France industrielle et scientifique à l’étranger. Les acteurs de ces futurs pôles doivent réaliser un projet commun autour d’une activité innovante et pérenne, susceptible d’attirer des sociétés françaises et étrangères, mais aussi des chercheurs et des étudiants. L’enjeu est de taille: l’Etat français souhaite à la fois empêcher l’accélération des délocalisations et tirer profit de la mondialisation économique. Ce n’est pas un hasard si la stratégie industrielle menée par la France s’inscrit dans un cadre européen, conformément à l’objectif fixé au sommet de Lisbonne, en 2000, de faire de l’Europe la première région du monde pour sa compétitivité et son économie.

De nombreux Etats se sont déjà lancés dans le processus. L’Allemagne, depuis 1995, a créé des pôles de compétitivité dans sept Lаnder, dont la Bavière, dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’aéronautique. De même, l’Espagne a vu émerger, en très peu d’années, plusieurs communautés autonomes grâce à l’amélioration de ses capacités scientifiques et technologiques. Par exemple, la Catalogne se classe aujourd’hui dans le groupe des leaders pour la microélectronique, les télécommunications, la santé ou l’environnement.

Cette démarche, qui consiste à créer des pôles d’envergure mondiale, n’est pas propre au Vieux Continent. Le Japon, le Canada et les Etats-Unis (la Silicon Valley est un modèle du genre) ont, dans ce domaine, une longueur d’avance.

L’Etat se mobilise

Pour améliorer l’attractivité de la France, le gouvernement va devoir mettre en place des crédits importants. D’ici à 2007, les aides dédiées au lancement et à l’accompagnement des pôles de compétitivité représentent une enveloppe de plusieurs centaines de millions d’euros. D’autres mesures incitatives, comme des exonérations fiscales, des allégements de charges sociales et des systèmes de financement et de garantie spécifiques, sont prévues.

Le label «Pôle de compétitivité» sera délivré dans un premier temps à une vingtaine de projets. Cette opération sera ensuite renouvelée tous les ans ou tous les deux ans. Deux catégories de pôles sont visées: la haute technologie (nanotechnologies, biotechnologies...) et les industries plus traditionnelles (aéronautique, mécanique, ferroviaire, automobile).

La France n’est pas а la traîne. Certaines régions françaises disposent déjа d’atouts technologiques, scientifiques, et de spécialités industrielles de renommée internationale, propices à une labellisation.

Pour tout savoir sur la politique industrielle de la France et sur le rôle du Ciadt: www.datar.gouv.fr

Label France. 2007. № 65