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1.5. Etudier à l’étranger

Beaucoup en rêvent, mais seulement 1 % des étudiants font le grand saut. Nos conseil pour éviter les galères de l’auberge espagnole en speakant very well.

Etudier à l’étranger! Quelle drôle d’idée, alors qu’il existe tellement de possibilités ici; Et pourtant! Ne pas être capable de travailler en anglais est un handicap. Partir à l’étranger devrait être automatique dans un cursus. Chez les patrons, la sentence est sans appel: tous les étudiants devraient désormais acquérir une ouverture internationale. 11 est vrai que rien n’est fait pour motiver les jeunes à s’expatrier pour leurs études. Au lycée, les profs déconseillent le plus souvent un départ. А la fac, les cursus à l’étranger sont rarement prévus dans les études. Quant aux possibilités d’échanges, elles sont difficiles à comprendre. Résultat, parmi ceux qui n’ont pas intégré une filière «école», vous êtes à peine plus d’ 1% à profiter de programmes d’échanges. En 2001, 17182 étudiants sont partis avec Erasmus vers l’une des trente destinations du programme. Même en y ajoutant les 11839 étudiants partis pour les États-Unis, le Canada ou le Mexique, cela fait toujours peu. Sans compter que côté stages à l’étranger, le retard est encore bien plus grand, l’initiative étant laissée, au coup par coup, aux différentes universités. Certes, partir à l’étranger n’est pas nécessaire dans toutes les matières, mais en finance, marketing, informatique, communication ou dans certains domaines du droit, c’est un plus indéniable sur un CV. «On envoie nos étudiants lа-bas pour acquérir une formation, mais aussi un savoir être qui leur permet de mieux affronter le monde auquel ils seront confrontés», indique Serge Attali, du service des relations internationales (SRI) de Toulouse-111. Alors, quoi de plus pour vous convaincre? Vous dire qu’on vous attend? Presque... «Depuis deux ans, toutes les places ne sont pas pourvues», explique Armelle Labbé, du SRI de Paris-XII. Mais cette année, c’est de la folie! L’Auberge espagnole a un effet certain sur les vocations au départ. Alors. prêts pour l’aventure?

«Un besoin de changer d’air»

Joan. 23 ans, maîtrise de biologie, parti pour le Canada

«Mon départ a été motivé par un besoin inexplicable de changer d’air, de prendre de la distance et de tout recommencer! Mais au final, on m’a aussi donné un coup de pouce pour trouver mon emploi actuel, celui d’animateur scientifique. Cette expérience a montré ma mobilité et ma capacité d’adaptation, ce qui est un atout majeur puisque j’occupe un poste ou la plus importante des qualités est l’adaptation, aux personnes et aux thèmes abordés».

Partir en solo ou avec un programme d’échanges?

On les appelle les «free movers». Ce sont des jeunes qui se lancent seuls dans un projet à l’étranger. D’entrée, tout est plus difficile pour eux car ils doivent s’inscrire comme n’importe quel autre étudiant, payer les frais de scolarité en totalité et, au final, se battre pour faire reconnaître le diplôme qu’ils ont obtenu. Beaucoup de soucis... alors que tous les établissements signent désormais des accords avec des universités étrangères dans le monde entier. Si vous partez avec un programme d’échanges, le choix des facs est réduit, mais on s’occupe pour vous de l’inscription, il y a peu de sélection, vous payez uniquement les frais de scolarité de votre établissement français, on vous aide à trouver un logement, des bourses et, à votre retour, votre diplôme est validé (vous obtenez votre diplôme français et non celui de l’université étrangère). Tant que c’est possible, privilégiez le programme à la galère en solo!

Demain ou aujourd’hui, pour six mois ou un an...

Le programme Erasmus est clair: pas de départ pour les étudiants avant la seconde année de Deug (Diplôme d’études universitaires générales), OU équivalent. Dans la pratique, les établissements conseillent plutôt d’attendre le niveau licence voire maîtrise pour s’expatrier. D’abord parce que le niveau bac + 2 est difficilement reconnu hors de l’Hexagone. «А ce niveau, les étudiants ont aussi acquis une certaine autonomie au sein de l’université», explique Serge Attali. S’expatrier en maîtrise est, en outre, un moyen de valoriser une candidature dans certains DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées). Le tout est de bien ficeler le programme de votre année avant de partir, pour éviter les mauvaises surprises et les problèmes d’équivalence au retour. «Je suis partie pour les USA pendant ma maîtrise d’information communication, indique Nathalie. Le moment était parfaitement choisi et justifié par l’avancée considérable qu’a permis ce séjour dans ma recherche. Et puis partir plus tôt aurait eu pour moi un intérêt plus personnel qu’universitaire». Quant à la durée du séjour, six mois semblent un minimum pour vous intégrer, faire de vrais progrès en langue, vous sentir bien et pouvoir ensuite valoriser votre expérience. «Un an est l’idéal... même si le retour est difficile, raconte Amélie, partie faire sa maîtrise de maths aux USA. Ca donne le temps de se construire des repères, de profiter de l’endroit, de s’adapter à la culture et de construire des amitiés». Car arrive un moment ou l’on a besoin de rentrer dans son pays revoir famille et amis.

«Maintenant, je sais ce que je veux faire»

Yolanda. 19 ans. en Deug LEA (Langues étrangères appliquées), partie un an pour Londres après son bac.

«Je voulais sortir du système rigide du lycée où j’avais l’impression d’étouffer. On me disait que je pourrais partir après la licence, mais c’était trop loin! Dès la 1, je me suis renseignée et j’ai eu connaissance d’une formule de «collège», à Londres, gratuite pour les ressortissants européens de moins de 19 ans. J’ai donc suivi des cours d’anglais et de théâtre durant un an là-bas. Avant, je n’avais pas d’idées d’orientation. Au retour, je savais que je voulais continuer les langues».

Phosphore. 2003. № 4