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2.7. Pour travailler en Russie, il faut être prêt à tout

Design, marketing, création d’image d’entreprise, décoration d’intérieur: les trois sociétés de la française Muriel Rousseau sont désormais bien installées sur le marché russe, preuve que ce dernier sait s’ouvrir aux personnalités tenaces.

Muriel Rousseau-Ovtchinnikov, descendante du philosophe J.-J. Rousseau et épouse du célèbre peintre russe Nikolaï Ovtchinnikov, ne manque pas de courage. Elle est arrivée en Russie le 3 octobre 1993, le jour même du putsch; elle a été la première Française à enregistrer une société de droit russe dans la Russie post-soviétique et a dû affronter toutes les difficultés de la période transitoire: partenaires malhonnêtes, menaces...

Mais en dépit de l’échec de sa première société OBK, elle n’a pourtant pas souhaité repartir pour la paisible France, aimant vraiment la Russie et voulant travailler ici. Malgré tous les obstacles, Mme Rousseau a donc poursuivi sa carrière en créant trois entreprises, dont elle est aujourd’hui directeur de la création: Lieu commun (conception marketing, stratégie de l’image de marque), Kreativ 1ZBA (web-design, design promotionnel, design d’emballage) et Village Potemkine (organisation d’événements, scénographie, décoration d’intérieur).

Ces sociétés aux noms peu ordinaires ont été ouvertes en 1997 et ont réussi à acquérir nombre de clients, parmi lesquels figurent le GOuM, Gaz de France, Yohji Yamamoto, la Fondation de Soros, Bonduelle, l’Ambassade de France, la Mairie de Moscou...

«Chaque client fait presque partie de notre famille, rapporte M. Rousseau. Pour réaliser un projet pour un client, nous devons comprendre ses traits de caractère, sa vision de l’avenir et son style. De plus, pour que je m’intéresse vraiment а un projet, il faut qu’il ait du chien». Parmi les projets les plus intéressants qu’elle a eu à mener, Muriel Rousseau indique celui qui s’est appelé «Le 60ème parallèle», et qui a eu lieu а Sourgout (en Sibérie) entre le 10 et le 12 juin 2001. Son but était d’une part de réunir des représentants des villes qui se trouvent sur ce parallèle (Saint-Pétersbourg, Petrozavodsk, des villes d’Ecosse et de Finlande). Un autre était d’inoculer aux habitants de Sourgout un sentiment d’appartenance citoyenne!

Le groupe de Muriel Rousseau a aussi organisé la présentation d’Elizabeth Arden, de Mauboussin et de la revue GEO, décoré la vitrine du GOuM et la façade du magasin Danone sur la rue Tverskaïa а Moscou, élaboré l’image d’entreprise de Raiffeisen Bank...

Le directeur de création explique le succès de son groupe par le travail bien agencé de toute la société. Pour elle, avoir une équipe bien soudée est très important. Mme Rousseau a dû faire beaucoup de choses elle-même au début de sa carrière. Alors qu’aujourd’hui, elle peut s’appuyer sur son équipe de 15 membres, dont la plupart travaillent avec elle depuis déjа huit ans, une durée respectable vu la rotation fréquente du personnel dans nombre d’entreprises.

Le Courrier de Russie. 2005. Décembre

Deux monuments pour la Ville de Pierre

Deux monuments seront offerts par les français à Saint-Pétersbourg. Le premier, la Tour de la Paix, a été imaginé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte et l’artiste Clara Haher, épouse de Marek Halter, commissaire charge de la participation française au tricentenaire. Cela a suscité quelques controverses, mкme si le projet est financé par des fonds prives. La Tour de la paix reprend le principe du Mur de la Paix, installé à coté de la Tour Eiffel а Paris: le mot «paix» y est inscrit dans un grand nombre de langues. Les chefs d’Etat en visite dans la ville pourront y visser une plaquette signifiant leur engagement pour la paix. La Tour devrait être installée place Sennaia, près du centre-ville, et inaugurée le 31 mai.

Oeuvre de pierre, d’eau et de lumière, le deuxième monument offert à la Cite de Pierre est une fontaine conçue sur le thème du Lac des Cygnes. Le centre français de formation des apprentis (CFA) Unicem, spécialisé dans la formation aux métiers de la pierre et du béton, a gagné le concours organisé par la Mairie de Saint-Pétersbourg. Dans un bassin de cinq mètres, neuf colonnes de granit de taille croissante font face à neuf jets d’eau, symbolisant les ailes d’un cygne. Des jeux de lumière bleu blanc rouge rappellent les drapeaux français et russe. Le monument sera inauguré le 21 juin.