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4.2. Le premier Musée d’Art Contemporain

EN BANLIEUE

«MAC» pour musée d’art contemporain, «VAL» pour Val-de-Marne. Ouverte le 18 novembre 2005, le MAC/VAL se veut aussi «l’écrin d’une création contemporaine en marche».

Dressée vers le ciel, à l’instar des tours qui la surplombent, une imposante sculpture colorée de Jean Dubuffet, intitulée Chaufferie avec cheminée, attendait depuis plusieurs années déjà, sur un vaste rond-point de Vitry-sur-Seine, l’ouverture du premier musée d’art contemporain de la banlieue parisienne. Aujourd’hui, c’est chose faite, le «MAC/VAL» dévoile ses cimaises et d’autres Dubuffet se donnent à voir. Rompant avec la verticalité ambiante, le bâtiment, conçu par le cabinet d’architectes Ripault-Duhart, étale à l’horizontale ses parois de verre et sa géométrie épurée faite de noir et de blanc. Il accueille en son sein un public des plus diversifiés, tenté par une immersion dans les couleurs éclatantes de l’art contemporain ou, plus exactement, de la scène artistique française depuis les années 1950. Des artistes, nationaux ou étrangers ayant vécu en France, y sont exposés.

Après une traversée des Trois Cercles désaxés, installation du Suisse Felice Varini, le MAC/VAL invite à circuler dans cinq espaces thématiques: «Lumière-action», «Paysages», «La vie moderne», «Face au monde», «Exister», où dialoguent plus de 150 œuvres, sélectionnées parmi le millier de la collection. Un fonds constitué à partir de 1982 par le conseil général du Val-de-Marne, en dehors de tout projet muséal, l’idée d’un lieu d’exposition n’ayant émergé qu’en 1990.

DES OEUVRES EN ÉCHO

Certaines œuvres sont signées de grands noms de l’art contemporain tels le sculpteur César, les plasticiens Christian Boltanski ou Annette Messager, les peintres Olivier Debré, Bernard Rancillac, Peter Stаmpfli ou Alfred Manessier; d’autres, d’artistes plus jeunes tels la photographe et vidéaste Valérie Jouve, le plasticien Gilles Barbier ou la peintre Valérie Favre.

Selon la directrice, Alexia Fabre, l’approche se veut «axée autour de l’existence, du monde, de la vie. C’est un parcours suspendu avec des clés, des entrées au plus proche des gens et permettant cette mise en résonance des œuvres au-delà des courants, des chronologies, des monographies». C’est ainsi que l’espace «Lumière-action» fait se rencontrer L’Amertume de Claude Lévêque et Peinture de Pierre Soulages, le néon bleu du premier parant d’admirables reflets indigo les noirs du second. А ces lieux s’ajoute celui des expositions temporaires. Jacques Monory, fer de lance de la figuration narrative, l’inaugure avec quelque cinquante toiles.

Un cinéma, une médiathèque, des espaces pédagogiques et un restaurant permettent enfin au visiteur de goûter d’autres plaisirs. Au printemps, celui-ci pourra profiter du jardin arboré, où prendront place des sculptures. Il pourra même, avec un peu de chance, rencontrer l’un des artistes étrangers qui séjourneront dans les deux ateliers résidences.

Label France. 2006. № 62